20 avr. 2015

Le congé parental et son second effet kiss-cool

Depuis que j'ai décidé de prendre un congé parental... Ce qu'on me dit le plus c'est: "Tu prends un congé parental? aaaaah c'est super tu vas pouvoir en profiter!...ça passe tellement viiiiiite..." Ceci avec un air envieux et joyeux qui va bien avec...

J'avais décidé d'arrêter de travailler pour profiter de mes enfants, pour les voir grandir... pour avoir le temps d'être avec eux tout simplement...
Je me suis dit que ça ne serait peut être pas tous les jours facile de rester à la maison, d'être "coupée" du monde (j'entends par là, du monde des adultes hein...) mais c'était pour la bonne cause!
Je me suis dit que ça ne serait pas de tout repos d'être avec mes Loustics toute la semaine mais j'étais prête pour ça... sur les starting-blocks!
Je me suis dit que j'aurais enfin tout le temps nécessaire pour cuisiner des bons petits plats ou préparer des gâteaux pour ma Louloute à son retour de l'école...
Je me suis dit que je pourrais prendre mon temps dans la gestion des tâches ménagères et du coup moins détester ça...
Bref...je m'imaginais un peu le paradis, non?

Parce que... une fois les hormones de grossesse parties,
une fois la fatigue d'être à nouveau jeune maman et de ne plus vraiment dormir,
ben...le "paradis" c'est pas vraiment ça en fait!

Moi qui suis une fille bordélique et désorganisée au possible, je me suis vite laissée débordée par tout mon quotidien... et j'ai du fonctionner en mode survie les premiers mois...
On avait un pseudo-repas tous les jours (comprendre "repas vite fait", merci les pâtes et les conserves des mamies, et merci mon chéri pour prendre le relais...)
On avait du linge propre à se mettre sur le dos (on avait plus qu'à se servir sur l'étendage ou dans le tas en attente de pliage...ben quoi?)
Et je faisais même en sorte de pouvoir prendre ma douche, même si c'était à 11h10, juste avant d'aller chercher Louloute à l'école! (enfin, surtout parce que le seul contact avec le monde extérieur, c'était les mamans de l'école alors... je voulais pas les faire fuir!)

Dans ce mode là, je ne me suis pas sentie très épanouie... pas épanouie du tout en fait...j'étais plutôt malheureuse, seule au monde sur mon radeau (en l'occurrence ma maison) avec ma culpabilité de ne pas y arriver... et de ne pas en profiter!

Aujourd'hui, mini Loup a 5 mois et demi et je commence (enfin) à voir le bout du tunnel...

J'ai essayé plusieurs techniques:

-à la "cool": pas d'horaires, pas de contraintes et je fais ce que je peux au jour le jour. Je me retrouve vite en mode ultra paniquée quand à 18h50 je me rends compte que le frigo est vide et que Louloute est encore en train de faire du vélo plutôt que sous la douche!

-à la "militaire" avec emploi du temps sur le frigo et tout...mouhahaha!!!(rire diabolique)...no comment...

-et celle qui me convient le mieux, c'est celle-ci:
Plutôt que de voir le verre à moitié vide et de râler sur mon sort sur le fait de ne pas y arriver, de ne pas en profiter, d'être une maman nulle, etc...  je prends un peu de temps, chaque jour, pour me poser une question qui change peu à peu ma vision des choses...
"De quoi ai-je besoin maintenant pour me sentir bien?"

ça n'est pas grand chose, mais cela permet de faire rentrer des ondes positives en moi, dans mon mode de fonctionnement, au quotidien. Cela se répercute forcément sur mon entourage, sur ma façon de vivre les choses...comme un effet boule de neige.
Les premières réponses sont plutôt d'ordre matérielles bien sûr, mais si j'y réponds, cela dégage du temps, de la place pour le reste, pour des choses plus importantes finalement, car je ne suis pas "noyée" sous tout ce que je voudrais/devrais faire.

Je suis encore loin de ma vision du paradis cité plus haut, car cela demande de l'endurance, sur du long terme. Mais cette méthode cadre bien avec mon côté désorganisé et me rassure.
Peu à peu j'avance,sans en oublier l'essentiel...
Tous les jours je fais un petit peu de tâches ménagères, même si ce n'est qu'un petit peu... (ceci n'empêche pas encore le besoin du grand nettoyage du week-end avec l'Homme en soutien...mais c'est la prochaine étape)
Je m'impose une sortie de la maison plusieurs fois par semaine... pour prendre une bouffée d'air en somme.
J'ai pu me dégager du temps à partager avec ma Grande et du temps de qualité... c'est ce qui me fait le plus de bien ça, car depuis la naissance du Mini j'avais l'impression de m'éloigner d'elle...
Bref... je ne suis plus en mode survie!

Etre en congé parental, ça parait être une période bénie où le temps semble s'étirer pour nous laisser profiter de nos enfants...
Oui, enfin, ça c'est la vision extérieure de l'iceberg! Parce qu'en réalité c'est un peu plus compliqué que ça!
Même si, au final...ça n'est que du bonheur ! ;)